Danse jazz


La danse jazz possède un statut particulier : elle sait conjuguer à la fois une forme d’expression populaire et une exigence artistique élevée. On retrouve donc fort logiquement la danse jazz à la fois dans des spectacles de cabaret tout comme dans des spectacles de danse contemporaine très pointus.



La danse jazz doit sans doute cette particularité à son origine. Avant d’être adoptée dans le monde entier, elle est née de la culture afro-américaine, dès le 19e siècle. D’emblée, elle s’est trouvée à la frontière entre deux mondes : celui de l’Afrique, désormais perdue mais encore vivace dans les souvenirs, et celui de l’Amérique, terre de la confrontation douloureuse et ostracisante avec une autre culture. La danse jazz a ainsi été immédiatement porteuse d’une charge émotionnelle forte, produit d’un peuple qui se trouvait en marge de la « société ».

 

Dans ses rythmes, la danse jazz reflète cette sensation. Syncopée, jouant sur les contretemps et les gestes en suspens, elle est la danse de la rupture. Elle intéresse à ce titre le monde de la danse contemporaine, qui peut explorer, avec la danse jazz, les limites même de cet art. Mais la danse jazz est aussi une danse qui est née d’un mouvement populaire : elle rassemble et divertit, comme c’est le cas avec ses formes plus spectaculaires comme les claquettes ou le charleston.

 

La danse jazz d’aujourd’hui est souvent surtout axée sur l’expression corporelle la plus pure. Son versant plus axé sur le divertissement a donné naissance à des courants de danse qui sont enseignés à part. La danse jazz n’en est pas élitiste pour autant : de grands artistes, comme Bob Fosse avec son Que le spectacle commence, ont su la rendre populaire sans la caricaturer pour autant.